L’homme consomme de la farine de blé depuis le néolithique. L’outil lui permettant d’obtenir cette farine était le moulin à bras.

Le moulin à bras est par la suite devenu un moulin rotatif composé de deux pierres circulaires et planes, placées l’une sur l’autre et moulant le grain par l’effet friction provoquée par la rotation de la pierre supérieure sur la pierre inférieure.

Les dimensions, la structure et les mécanismes de déclenchement du Moulin rotatif ont ensuite évolué. En fonction de la source d’énergie utilisée, ils portent le nom de moulins à sang, à vent, moulins hydrauliques ou à feu.

L’usine a eu différentes raisons sociales au fil du temps : La Confianza, La Mercedes, Compañía Harinera de Castellón de Ampúrias, S.A. Cette plaque nous rappelle qu’en juillet 1920 a été créée la société formée par M. Enrique Chantier Batlle, de Pont de Molins, et M. Mario Godó Riera, de Castelló d’Empúries. Ce dernier était le petit-fils de Francisco Godó i Ballesta, commerçant de Cadaqués qui a fait l’acquisition du moulin et l’a transformé en une usine de farine.

Bien que très ressemblants, leurs fonctions sont différentes : à travers leurs cylindres le blé est moulu, l'enveloppe du blé est séparée et la semoule est broyée.

Les moulins possèdent quatre cylindres qui permettent de faire deux séries indépendantes de mouture. Le produit est introduit par la partie supérieure où deux rouleaux parallèles le font tomber à une fréquence régulière entre les deux cylindres de mouture. Ces cylindres tournent en sens inverse et à différentes vitesses, de sorte que le cylindre le plus lent retient le produit alors que le plus rapide le mout.

Le produit qui en résulte est recueilli dans la partie inférieure et envoyé, moyennant les élévateurs à godets, vers les plansichters qui classeront le produit obtenu.

La turbine recueille et transforme l'énergie cinétique de l'eau en énergie mécanique, qui se transmet au travers d'un système d'arbres à cardan, courroies et poulies. L'efficacité des turbines est bien supérieure à celles des anciennes roues hydrauliques.

Les turbines Francis sont des turbines à réaction, très utilisées en cas de débits et chutes d'eau moyens.

Le blé est l’une des céréales les plus importantes de l’économie agricole mondiale. Les deux grands types de blé sont le blé dur, principalement utilisé pour la production de pâtes, et le blé tendre, dont la plupart des variétés permettent d’obtenir de la farine à pain.

Composition du blé:

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• Protéines: 12-13%
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• Sucre: 2-3%
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• Amidon: 61-72%
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• Lipides: 1,8-2,5%
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• Minéraux: 1,8-2,2%
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• Vitamines: 0,37%
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• Fibre: 2-3,5%
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Avant, les sacs dans lesquels la farine était ensachée étaient en coton et étaient réutilisés. Lorsqu’ils se déchiraient, il fallait les coudre. Cette machine à coudre était celle dont on se servait pour réparer les sacs. C’est la seule tâche de l’usine à laquelle participaient les femmes, qui venaient coudre des sacs à la Farinera (usine de farine) à l’heure.

Dans une usine de farine, le processus de production circule dans le sens vertical, d’un étage à un autre. Le blé est monté au moyen des élévateurs à godets et descendu dans des conduits inclinés en bois, dans un va-et-vient continuel. Pour construire ce système à tubes, il fallait calculer avec précision l’inclinaison de chaque tube.

L’elévateur à godets se compose de deux caisses verticales dont les parties supérieure et inférieure sont unies par une poulie dans laquelle passe une courroie comportant des godets et permettant de transporter le blé et autres produits.

Une fois le germe du blé est élimine dans l’épointeuse, le blé est envoyé à l’arroseur où il est humidifié, de façon à ce qu’il arrive au dépôt de conditionnement avec un taux maximum d’humidité de 15%. En effet, si le blé restait trop humide lors de son stockage, il pourrait fermenter et ne permettrait pas d’obtenir de farine.

Il est impossible d’élaborer une farine équilibrée à partir d’une seule variété de blé. Le mélange de différentes variétés en proportions déterminées nous permettra d’obtenir le type de farine que nous souhaitons fabriquer, apte pour élaborer un produit ou un autre, comme du pain, des pâtisseries, des pizzas, etc. Pour faire un bon mélange, il nous faut connaître les caractéristiques des différentes variétés de blé parvenant à la Farinera (usine de farine). Pour ce faire, il nous faudra obtenir des analyses des blés, qui sont différentes en fonction des informations que nous souhaitons obtenir. À la Farinera, nous pouvons en faire une très simple, l’indice de Pelshenke, nous permettant d’avoir une idée de la qualité du blé.

Ils effectuent une action de tamisage qui imite le criblage manuel du blé. Chacun des caissons du plansichter est divisé en quatre canaux équipés de tamis de matériaux et de tailles différentes, qui séparent le produit classé et l'envoient vers la machine correspondante.

En 1880 l'allemand Haggemacher breveta la machine à cribler appelée plansichter qui parvenait à imiter le criblage manuel, ce qui permit d'améliorer considérablement la classification des farines.

L'air a un rôle fondamental dans le système austro-hongrois.

L'air est créé par quatre aspirateurs. Dans la section mouture il sert à refroidir les moulins et permet au sasseur d'effectuer la séparation des semoules. L'air aspiré est porteur de particules de farine en suspension, qui sont recueillies par le collecteur à manches et renvoyées vers les plansichters. On minimise ainsi les pertes de produit.

Depuis l’écluse de Vilanova de la Muga jusqu’à la Farinera, le Canal du Moulin parcourt environ 5 km. Tout au long de ce parcours, le canal borde des potagers, des champs et des pacages dans un paysage changeant et surprenant, qui devient exceptionnel lorsque le canal longe Castelló d’Empúries et emprunte l’ancienne fosse de la muraille médiévale, afin de mener l’eau jusqu’à bassin de la Farinera.

L’eau du canal du Moulin est utilisée pour irriguer les champs et les potagers qu’il borde. Ceci est fait avec des boixes, de petites constructions munies de vannes.

En arrivant à la Farinera, la chute d’eau existante permet à la turbine de produire l’énergie mécanique suffisante, afin de faire fonctionner l’usine entière.

En sortant de la Farinera, l’eau est pompée et acheminée vers une station d’épuration la rendant propre à la consommation humaine.

Dans le passé, les eaux du canal du Moulin alimentaient aussi un abreuvoir, l’abattoir municipal et le lavoir public.

Enfin, les eaux du canal sont acheminées vers les étangs de Vilaüt, intégrant la Réserve Intégrale I du Parc Naturel des Aiguamolls de l’Empordà.

Il fait partie de la section de nettoyage du premier étage. Il s'agit d'une table légèrement penchée qui opère un mouvement de va-et-vient. Cette table présente un certain nombre de canaux contenant des obstacles triangulaires, dans lesquels le produit est distribué uniformément. Grâce à la combinaison du mouvement, l'inclinaison et la distribution des obstacles, le blé, plus léger, sort par un côté, alors que les pierres, plus lourdes, sont recueillies de l'autre côté.

Le territoire compris entre les embouchures des fleuves Muga et Fluvià se caractérise par le fait d’être une zone de transition entre les terres de culture et la mer. Une zone où les marais salants, les prés salés et les pacages ont alterné avec de petites lagunes saumâtres, appelés llaunes.  

Depuis le XIe siècle, les vastes terres stériles de cet endroit se sont progressivement transformées suite au drainage des eaux. Ce processus s’est intensifié au XVIIe siècle, ce sera le point de départ d’une intense anthropisation à caractère agricole qui ne sera modifiée qu’avec l’arrivée du tourisme dans les années soixante du XXe siècle.

En gagnant du terrain sur l’eau, les personnes les exploitant se sont rapprochées des terrains, et des cortals ont été construites, devenues un symbole de cette région littorale de l’Empordà. Les cortals pouvaient être identifiées comme un type d’exploitation d’élevage agricole avec des caractéristiques de construction très particulières qui, conjointement avec les pacages, configurent un paysage propre et différencié.

Les pacages - prés encerclés entourés de canaux de ruissellement dans lesquels le bétail de pâture était gardé - sont devenues un élément identificateur de notre territoire humide. Comme ils occupent le lit des anciens étangs, ils s’inondent par temps de pluie.