Un certain nombre d’experts considère que les ouvrages en maille sont les exemples les plus ancians du travail de la dentelle. Ils sont devenus tres populaires en Espagne et en Italie pendant le XVe et le XVIe siècle. La base du tissu est un réseau ou tissú de mailles que l’on place sur un châssis pour le broder. Du point de vue technique, le tissu de mailles est composé d’un fil qui fait de noeuds sur lui-même en traversant les espaces vides de la maille. Cette salle montre des travaux du XVIe et du XVIIIe de la Collection Frederic Marès i Deulovol qui proviennent de Castille, la plupart d’entre eux sont des parements d’autel (frontaux) et des pièces de linge domestique avec une iconographie très riche: des animaux fantastiques, des scènes de chevalerie et des scènes religieuses. Dans cet ensemble on y remarque des iconographies de style renaissance et de style médiéval tardif, certaines d’entre elles d’une claire inspiration orientale, même si on y trouve aussi des motifs du XVIIe et du XIXe. Una partie des parements sont de caractère géométrique, mais sans aucun doute les plus intéressants ce sont les ouvrages avec des animaux fantàstiques comme les dragons, les chiens couronnés ou les lions face à face. On y retrouve souvent le motif de la dame qui consiste en une représentation féminine avec chapeau et une robe de forme triangulaire qui rappelle celle des déesses orientales. Parmi les représentations d’éléments végétaux d’influence orientale on peut souligner une fleur sectionné en huit pétales, schématisée en forme de triangle que certains auteurs ont nommé rose assyrienne.
Les ouvrages présentés dans les vitrines ce sont des pièces en dentelle réalisée à l’aiguille ou aux fuseaux, il y a aussi quelques broderies. Les dentelles à l’aiguille se travaillent sur un coussin au-dessus duquel on place le papier avec le modèle à exécuter; autrefois le modèle était sur du parchemin. Les dentellières travaillaient les motifs séparément pour les assembler ensuite avec des brides ou sur du tulle. Les premières dentelles connues sont celles qui ont été faites à Venise au XVe siècle: la reticella ou la punta in aria. Au XVIIe des dentellières italianes sont allées en France où elles ont enseigné leur technique aux dentellières françaises. En France elles ont développé des spécialités comme l’Argentan, le point de Sedan ou le point d’Alençon. Mais les plus réputées sont les dentelles de gaze belge crées et développées dans ce pays pendant la seconde moitié du XIXe. La dentelle de Tenerife se fait aussi à l’aiguille mais avec une technique très différente puisque elle est basée dans la réalisation de formes circulaires. La grenadine, nom de l’ouvrage de broderie sur tulle propre de l’Andalousie, on la considère aussi une dentelle à l’aiguille. Les dentelles aux fuseaux ont leur origine en Flandres à la fin du XVIe, assez vite elles ont évolué en partant des motifs épais et serrés du XVIIIe vers ceux plus fluides et légers du XIXe. Avec cette technique ont obtient un tissu à partir de l’entrecroisement des fils. Depuis les techniques les plus simples, comme les dentelles mécaniques, le torchon et la guipure, jusqu’aux plus complexes, différentes villes européennes ont développé des styles propres qui ont évolué suivant le goût de chaque époque. Valencienne et Malines en France, dentelle de Flandre, Binche et Duchesse en Belgique, Honiton au Royaume Uni ou bien la dentelle de Milan et de Gênes, en Italie. A partir du XIXe siècle, l’industrialisation a intégré le tulle mécanique au procès de réalisation des dentelles. On les appelle des dentelles d’application, connues de façon populaire en Espagne sous le nom de dentelle d’Angleterre, dont la technique était l’application de motifs réalisés à l’aiguille ou aux fuseaux, sur du tulle mécanique. La soie, le coton et le lin ce sont les matériaux les plus utilisés pour la confection de dentelles, mais il existe des dentelles faites avec des filsmétalliques: de l’or et de l’argent, en général des pièces destinées aux images religieuses ou aux vêtements ecclésiastiques, des travaux de guipure que l’on nommait le point d’Espagne car, d’après certains auteurs, l’Espagne en achetait des grandes quantités.