Aux XIe et XIIe siècles le territoire féodal était peuplé de châteaux et de tours de surveillance, tandis qu’à la taifa de Lleida, il y avait seulement des agglomérations de paysans qui disposaient, tout de même, presque toujours d’éléments défensifs. Deux façons de comprendre la frontière, deux façons de voir le monde mises face à face.
Parmi les gisements les plus représentatifs, on compte la colline de Solibernat, l’un des rares établissements ruraux de l’époque andalouse fouillés en Catalogne. Placé au sommet d’une colline et fortifié, en plus d’être une exploitation agricole et pastorale autosuffisante, il servait de point de surveillance et de contrôle. Dans le camp chrétien, l’un des personnages les plus remarquables a été Arnau Mir de Tost, le gardien de la frontière, un feudataire des comtes d’Urgell, qui s’est érigé comme grand seigneur de la guerre. Il posséda un grand réseau de tours de surveillance et de châteaux comprenant un territoire immense. Il fut propriétaire d’un exceptionnel jeu d’échecs qui est devenu le véritable joyau du Musée de Lleida.