Tapís de Tarragona (détail).
Le 27 septembre 1968, Joan Miró signa un dessin, une première ébauche montrant les différentes parties qui constituaient la Tapisserie de Tarragone (Tapís de Tarragona). Ce dessin a été réalisé en remerciement du maître envers un jeune médecin, le docteur Rafel Orozco, qui soigna Maria Dolors Miró, la fille unique de l’artiste, la nuit du nouvel an 1966, lorsqu'elle fut renversée par un train alors qu'elle traversait le passage à niveau de Mont-roig del Camp.
Dans le contexte de cet événement dramatique, la générosité du docteur Orozco le conduisit à demander au peintre, à la place de ses honoraires, un tableau pour le nouveau centre de soins dont il avait été nommé directeur, l'hôpital de la Croix-Rouge de Tarragone, désormais disparu.
La réponse de l'artiste, après quelques mois, fut un tableau qui constituait un prélude à un projet plus ambitieux qui représenterait une nouvelle étape dans la trajectoire de Joan Miró : la réalisation d'une tapisserie de grandes dimensions qu'il appela Tapís de Tarragona. Il commanda ce travail au jeune artiste Josep Royo, qui avait participé à la restauration de la fabrique de tapisseries Aymat de Sant Cugat del Vallès, qui devint plus tard l'École catalane de tapisserie.
Ce projet marqua le commencement d'un partenariat entre Joan Miró et Josep Royo, et les conduisit à rechercher un nouvel espace pour la réalisation de leurs œuvres conjointes. Ils installèrent leurs ateliers dans l'emblématique fabrique de farine de Tarragone, où ils produisirent des œuvres d'une importance capitale pour le patrimoine artistique mondial.
